Calpinages

Un Calepin, pour que les acteurs du petit monde marchand de l’outil ancien puisse s’exprimer

Nous aurons des avis sur des publications, des musées, des manifestations et sur le marché de l’outil en général.

Le Calepin vous est ouvert.

 

N’hésitez pas à nous envoyez nous vos articles par mail : d.verdier@outils-passion.com

 

 

 Thierry Coudert ouvre notre Calepin avec son article

 » La mondialisation et La gestion d’une collection « .

 

 

Avec l ouverture des frontières et la simplicité commerciale offerte par internet les produits du monde entier se trouvent À portée de main.Il en est de même dans le domaine qui nous intéresse, les Outils et l Art populaire.Un objet de qualité qui était rare sur le marché national il y a dix ans et avait une belle cote, peut devenir obsolète avec l ouverture des marchés :Prenons pour exemple en outil, les belles haches Autrichiennes dites « en aile d oie », qui nous avaient alors accroché par leur forge et leur décor. Nous n en voyons que quelques unes par an ; leur décor frappé en surface, en l état de nos connaissances d alors et en comparaison avec des objets de chez nous nous paraissait XVIIIe?. Aujourd hui nous savons que l objet n est pas si rare, que le décor traditionnel s est perpétué jusqu aux années 50/60?.Ou un coffret d art populaire, décoré d entailles et de rosaces qui se trouve maintenant affiché À sa cote sur un stand marchand?.ne serait il pas bulgare ou hongrois des années 50 ?Il faut comprendre qu un flot de marchandise arrive de l Est de l Europe, nous est proposé au prix de notre marchandise autochtone, et ceci souvent sans commentaire. De plus en plus de marchands ne jouent pas la transparence quand À la provenance de leurs objets : plutôt que de faire hésiter le client en disant C est de l Europe de l Est il suffit de dire « Je l ai chiné À Clermont Ferrand », une réponse qui n en est pas une et n engage rien, même pas la connaissance du vendeur.N’oublions que derrière l ex rideau de fer des populations vivent encore comme au XIXe siècle, avec une production artisanale d objets usuels qui est restée inchangée depuis des siècles. Et qu un objet en service, surtout dans des populations économiquement pauvres, acquiert facilement une patine adéquate.Soyons honnêtes aussi, il y a de très beaux et respectables objets en provenance des pays de l Est,, mais il faut le savoir, et choisir si oui ou non ils ont leur place dans notre collection.Plus que jamais les collectionneurs autant que les marchands se doivent de s instruire et d aller À la recherche de la connaissance afin de vendre et d acheter en connaissance de cause, sans ambiguïté. Cela est nécessaire afin d assainir le marché et de lui rendre sa respectabilité.Un autre phénomène d importance est l industrie du faux : Il est facile sur internet de découvrir quel prix se vend un rabot ou un battoir À linge sculpté et daté. Alors il est tentant, pour des gens peu scrupuleux, de partir d un vrai objet, bien patiné, et de lui resculpter une date apocryphe ? Et si cela marche , on recommence?..Il est facile aussi de s avancer À annoncer des dates antérieures sur des objets de fer forgé qui portent un décor comme cela se pratiquait chez nous anciennement , bien que leur fabrication soit du XXes.Tout collectionneur averti se doit, de temps en temps de « recentrer » sa collection afin qu il en résulte un ensemble cohérent, ceci en fonction de ses choix et de l avancée de ses connaissances.Chacun, par curiosité, « et le collectionneur se doit de l être », À un moment donné adjoint À une collection un objet sans doute intéressant, mais laissé quelque peu en marge, car inclassable, faute d une typologie, origine ou époque connue.Aujourd hui il parait nécessaire d approfondir ses connaissances :
Il faut connaitre les typologies des décors populaires de nos pays voisins, qui, quoique similaires au premier coup d ?  Ils sont cependant différentiables ,les essences de bois et la localisation de leur utilisation.Visiter musées et collections, se « nourrir les yeux » des formes et décors de chaque région, qu ils proviennent d architecture, de mobilier ou d objets. Dans les montagnes retirées d Auvergne, de Savoie, ou d ailleurs, l inspiration du décor venait simplement d exemples iconographiques locaux.
Il faut acheter en confiance auprès de marchands professionnels,  qui aiment et  connaissent leur marchandise. Des passionnés qui sauront vous en parler.